Une maison longtemps inhabitée transformée en atelier, un jardin verdoyant aménagé d’un puits, des cheminées et des moulures, un immense grenier, des interstices qui laissaient s’inviter un froid tenace. Une panne de relai téléphonique survenue au milieu de mon séjour m’a déconnecté de mes proches. En remplacement, j’ai connecté avec la maison. 

 

N’ayant plus rien à regarder sur les écrans, j’ai regardé les murs, les fenêtres, les carrelages colorés, l’escalier en bois, sa rampe ouvragée,  les tuiles du plafond du grenier, les interrupteurs, les clés, les fissures dans les murs du jardin et les herbes qui se frayaient un chemin à travers les trous d’une passoire oubliée. 

 

Ces détails dont j’ai pris des empreintes que j’ai déformées, rassemblées, mélangées. Le heurtoir de la porte d’entrée a pu enfin rencontrer les moulures de la cheminée, la clé n’avait jamais été aussi proche de l’interrupteur et des clous tordus restés coincés sur les poutres du grenier. En les reliant, de nouvelles formes se sont dessinées. 

 

Ce bas relief évoque la conversation que j’ai eu avec cette maison, les histoires qu’elle aimerait pouvoir nous raconter.